Mississippi et Alabama: Santorum gagnant. Commentaire de la semaine du 14 mars
March 14th, 2012
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Voici le commentaire hebdomadaire présenté le 14 mars. Il s’agit d’expliquer le contexte des primaires de Mississippi et Alabama.
Pourquoi Romney est-il considéré comme le vainqueur quasi certain? Son organisation bien huilée peut pourtant jouer contre lui dans l’actuel climat populiste. Néanmoins, il mène la danse avec 469 délégués, Santorum n’en a que la moitié (Gingrich la moitié de cette moitié, Ron Paul encore une moitié. Romney a deux choix: faire comme s’il est déjà le candidat et s’attaquer à Obama; ou bien courir à la recherche de délégués. Ses victoires la semaine passée à Guam, aux îles Mariana et les îles Vierges suggèrent qu’il continue à chercher la victoire.
Mais la popularité de Romney chez les républicaines durs laisse à désirer. En 2008, le parti, qui avait choisi le “modéré” John McCain, a perdu l’élection. C’est un des atouts de Santorum. Mais il est toujours concurrencé par Newt Gingrich. Pour comprendre celui-ci, il faut se souvenir qu’il était le leader qui conduisait son parti à la majorité en 1994, mettant fin à 50 ans dans le désert. Gingrich n’abandonnera sans doute pas…à moins que son Super Pac l’abandonne.
Alors, justement, l’histoire des Super Pacs doit être rappelée. Cela débute avec Buckley v. Valleo en 1776: dépenser l’argent, c’est faire usage de sa liberté de parole. En 2010, Citizens United autorise selon un principe similaire la création des Super Pacs, en principe (mais seulement en principe) indépendants du candidat. Le problème, c’est qu’alors que le citoyen ordinaire ne peut contribuer que $2500 au candidat de son choix, il n’y a pas de limite des contributions aux Super Pacs (dans le cas de Gingrich, un couple, les Adelman, ont contribué 10 millions de dollars). Et cet argent est utilisé surtout à faire des spots négatifs, ce qui explique que la campagne est extrêmement vicieuse.
Enfin, la “victoire” de Santorum: dans le Mississippi, l’état le plus conservateur de l’Union, où 7 électeurs sur 10 sont des évangéliques ne surprend pas. L’Alabama est pareille. Un démocrate n’aurait aucune chance en novembre. Chez les républicaines, l’enjeu est de bloquer Romney, de sorte que la Convention elle-même décide du candidat. Or, la dernière fois qu’on en était arrivé là, c’était 1976, lorsque Regan défiait Gerald Ford. Ford fut nommé tout de même… et fut battu. Le résultat: une droitisation du parti républicain dont l’aile progressiste est disparu, et la victoire de Reagan en 1980. Ma question: si Romney passe, puis perd, va-t-on vers un schéma similaire?
À noter: dans le commentaire écrit, quelques réflexions sur la situation d’Obama…