à l’arraché dans l’Ohio (Super Mardi)

March 7th, 2012

écouter:  À l’arraché dans l’Ohio

lire:  le 7 mars 2012

Voici le commentaire hebdomadaire du 7 mars pour Radio Canada.  Il s’agit surtout de mettre en scène le climat politique dans lequel se déroulent les primaires républicaines du Super Mardi (le 6 mars).

Il y a d’abord l’annonce de la sénatrice du Maine, Olympia Snow, qui ne se représentera pas malgré une victoire assurée en 2012.  Elle dénonce la politique partisane où les couteaux sont toujours tirés et la rhétorique fait oublier la réalité.  Qu’elle ait représenté le Maine est significatif, car cet état nous avait donné en 1948  la première sénatrice américaine, la républicaine Margaret Chase Smith, celle qui était la première à dénoncer Joe McCarthy et le McCarthyisme.  Le Maine nous avait donné aussi des sénateurs comme Ed Muskie, George Mitchell et William Cohen.  Il s’agit donc un signe fort.

Deuxième élément de la mise en scène, l’attaque de Rush Limbaugh, figure importante de la droite, contre une étudiante en droit qui expliquait que l’assurance santé fournie par son université ne payait pas la contraception.  Rush la traitait de “pute” et de “salope” hyper-sexualisée.  Le pire à mon sens n’a pas été vraiment commenté: Limbaugh disait que si nous, le public, payons pour ses ébats, nous devrions avoir aussi la possibilité de regarder une version filmée de ses jouissances!  Comble de perversité!

Troisième élément alors, la campagne vicieuse qui ne terminera pas avec le Super Mardi.   Ici le parti républicain avec fait un mauvais calcul.  En 2008, son candidat, John McCain, avait raflé la mise lors du premier mardi de février, alors que Barack Obama devait faire face à Hillary Clinton jusqu’au 7 juin.  Le calcul républicain était donc de prolonger les primaires autant que possible.  Cela donnait lieu à un effet pervers:  le parti républicain est devenu de plus en plus conservateur, et de plus en plus monolithique alors que le pays s’est diversifié.  C’est ce qui explique en grande partie (avec le rôle des Super Pacs) à la fois l’âpreté de la campagne et les leaders qui caracolent un moment avant de disparaitre par la suite.

Enfin, la version parlée aborde les résultats, et suggère comment vont se structurer les prochaines étapes.  À noter l’hypothèse Santorum que je répète ici:

Argument paradoxe ici pour Santorum comme celui dont la nomination pourra convaincre enfin la droite du parti qu’ils sont allés trop loin.  Comparaison avec les démocrates au temps de la guerre au Vietnam lorsque la gauche du parti imposait G. McGovern, qui perdait massivement contre Nixon.  Par la suite, le parti démocrate s’est recentralisé :  Jimmy Carter en 76,  Un dernier gauchissement avec Mondale contre Reagan en 1984, puis la création du Democratic Leadership Council dirigé par… Bill Clinton!

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