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L’été des Super-Pacs

July 13th, 2012

Après une semaine marquée par une vague de chaleur sans précédent au Centre-est du pays, et des feux dévastateurs à l’Ouest, le Congrès est rentré de vacances et le président revenu de quelques jours de campagne et on peut s’attendre à la poursuite du théâtre kabuki. La majorité Républicaine à la Chambre propose, pour la 31ème fois, l’annulation de la réforme du système de santé dont la Cour a validé la constitutionalité avant de prendre ses quartiers d’été.  Cette proposition n’a aucune chance d’être acceptée par le Sénat.  Du côté présidentiel, Barack Obama fait face à un problème plus pressant : l’expiration programmée des réductions massive d’impôts votées par le gouvernement Bush.  Mais sa proposition de les maintenir pour les revenus en dessous de 250,000 dollars n’est qu’une manière de se positionner vis-à-vis de son opposant Républicain de novembre. Autrement dit, on va passer l’été à définir, à classer et à étiqueter son opposant.  Et comme il n’est pas bienséant de s’attaquer directement à la personne de l’autre, cette politique-là se fera par Super-Pacs interposé.  Commence maintenant l’été des Super-Pacs et le combat pour étiqueter l’autre. Read on…

Deux non-événements dans la campagne

May 26th, 2012

Échec d’Americans Elect, impossibilité de créer un troisième parti centriste, représentant des opinions indépendantes des dites “classes moyennes”.  Ils avaient tout pour plaire, et pourtant, la réalité est ailleurs– et non sans raisons.  Deuxième non-évenement: Camp David, puis Chicago– G-8 et G-20– et le fait que le “tournant” asiatique de la politique étrangère américaine n’a pas eu lieu… pour le moment.  Mais Angela Merkel, est-elle sur le même longueur d’ondes avec Obama?  Publié dans Boulevard Extérieur.

Lire:  Deux non-événements dans la campagne électoral

La campagne d’Obama est lancée

May 6th, 2012

Analyse parue sur le site de Boulevard Extérieur de la semaine du 1er mai 2012.

lire:  La campagne d’Obama est lancée

Un parallèle intéressant: Tuerie de Toulouse et assassinat de Sanford, USA

April 6th, 2012

Voici l’émission de mercredi 4 avril, après deux semaines en France.  La distinction US-France devient claire à partir de ces deux événements.  Et cela m’amène à revenir sur la Cour suprême et la question d’Obamacare.  Une perspective peut-être différente.  Enfin, dans la version écrite (coupée par les actualités canadiennes), des réfléxions sur la remontée d’Obama, surtout chez des femmes et des indépendents.

écouter:Un parallèle intéressant

lire:   Le 4 avril 2012

Mississippi et Alabama: Santorum gagnant. Commentaire de la semaine du 14 mars

March 14th, 2012

Écouter: Mississippi et Alabama: Santorum gagnant

Lire: Le 14 mars 2012

 

Voici le commentaire hebdomadaire présenté le 14 mars.  Il s’agit d’expliquer le contexte des primaires de Mississippi et Alabama.

Pourquoi Romney est-il considéré comme le vainqueur quasi certain?  Son organisation bien huilée peut pourtant jouer contre lui dans l’actuel climat populiste.  Néanmoins, il mène la danse avec 469 délégués, Santorum n’en a que la moitié (Gingrich la moitié de cette moitié, Ron Paul encore une moitié.  Romney a deux choix:  faire comme s’il est déjà le candidat et s’attaquer à Obama; ou bien courir à la recherche de délégués.  Ses victoires la semaine passée à Guam, aux îles Mariana et les îles Vierges suggèrent qu’il continue à chercher la victoire.

Mais la popularité de Romney chez les républicaines durs laisse à désirer.   En 2008, le parti, qui avait choisi le “modéré” John McCain, a perdu l’élection.  C’est un des atouts de Santorum.  Mais il est toujours concurrencé par Newt Gingrich.  Pour comprendre celui-ci, il faut se souvenir qu’il était le leader qui conduisait son parti à la majorité en 1994, mettant fin à 50 ans dans le désert.  Gingrich n’abandonnera sans doute pas…à moins que son Super Pac l’abandonne.

Alors, justement, l’histoire des Super Pacs doit être rappelée.  Cela débute avec Buckley v. Valleo en 1776:  dépenser l’argent, c’est faire usage de sa liberté de parole.  En 2010, Citizens United autorise selon un principe similaire la création des Super Pacs, en principe (mais seulement en principe) indépendants du candidat.  Le problème, c’est qu’alors que le citoyen ordinaire ne peut contribuer que $2500 au candidat de son choix, il n’y a pas de limite des contributions aux Super Pacs (dans le cas de Gingrich, un couple, les Adelman, ont contribué 10 millions de dollars).  Et cet argent est utilisé surtout à faire des spots négatifs, ce qui explique que la campagne est extrêmement vicieuse.

Enfin, la “victoire” de Santorum:  dans le Mississippi, l’état le plus conservateur de l’Union, où 7 électeurs sur 10 sont des évangéliques ne surprend pas.  L’Alabama est pareille.  Un démocrate n’aurait aucune chance en novembre.  Chez les républicaines, l’enjeu est de bloquer Romney, de sorte que la Convention elle-même décide du candidat.  Or, la dernière fois qu’on en était arrivé là, c’était 1976, lorsque Regan défiait Gerald Ford.  Ford fut nommé tout de même… et fut battu.  Le résultat:  une droitisation du parti républicain dont l’aile progressiste est disparu, et la victoire de Reagan en 1980.  Ma question:  si Romney passe, puis perd, va-t-on vers un schéma similaire?

À noter:  dans le commentaire écrit, quelques réflexions sur la situation d’Obama…

La campagne républicaine vue par les démocrates

February 22nd, 2012

Voici le commentaire hebdomadaire, qui part de la montée inattendue de Rick Santorum.  Comment les démocrates vont-ils réagir?  Qu’est-ce que cela augure pour la campagne de l’automne?  Obama était à Milwaukee, pour faire l’éloge de l’ “insourcing” (relocalisation); puis chez Boeing, pour faire l’éloge de la technologie, enfin en Californie pour se concentrer sur “le moteur” de la campagne:  l’argent.  Qu’il ait été bien reçu chez Boeing surprend quand on se souvient de la proposition de délocalisation vers la Géorgie (où les droits syndicaux ne sont pas protégés) par Boeing.  L’épuisement du pouvoir syndical ces dernières années explique, du moins en partie, le rôle pris par l’argent, car le parti démocrate ne peut plus compter sur la mobilisation syndicale.  Enfin, la Géorgie jouera sans doute un rôle crucial dans la campagne de Newt Gingrich, qui en fait sa ligne Maginot.  Est-ce que les millions de Sheldon Adelson lui permettra de continuer?  Et est-ce que Adelson pense que Gingrich pourrait ramasser la mise– ou veut-il simplement contrer la menace de Santorum, un commandant en chef qui veut surtout devenir théologien en chef!  Autrement dit, Adelson, roule-t-il en fin de compte pour Romney?

Écouter l’émission:  La campagne républicaine vue par les démocrates

Lire le texte préparatif:  22 février 2012

À la recherche du Tea Party

February 8th, 2012

Voici le commentaire hebdomadaire pour Radio Canada, mercredi 8 février.   Voici le descriptif de la chaine:  Si le Tea Party faisait les manchettes en 2010, cette année, on n’en entend peu parler. Qu’est-il advenu de ce parti? Dick Howard, professeur de philosophie politique à la Stony Brook University, explique que le Tea party ressemble désormais à un spectre qui hante la scène des primaires et que ses partisans du parti sont aveuglés par l’idéologie individualiste.

Malgré les victoires de Rick Santorum (dont l’importance est surtout psychologique), on parle plutôt de l’idéologie individualiste qui motive la droite américaine (exemple:  la critique de la candidate E. Warren dans le Massachusetts), et de son rapport paradoxale à la fois au marché et à la démocratie.  J’évoque aussi les thèses, simples et parfois simplistes, de Thomas Frank dans son récent livre, Pity the Billionaire.  

Il y est question aussi de la critique (démocrate et aussi républicaine) de la réforme du système des assurances santé dont la constitutionnalité sera jugé bientôt par la Cour.

Enfin, on revient au Tea Party en réfléchissant sur les conflits qui risquent de déchirer les républicaines au Congrès, notamment à propos du prolongement de la baisse des cotisations sociales.

écouter: À la recherche du Tea Party

lire:  8 février 2012

Mitt Romney l’emporte haut la main

February 1st, 2012

Romney emporte donc la primaire de Floride.  Mais ce n’est pas la fin de la course, qui risque de durer, comme je l’explique dans ce commentaire hebdomadaire de Radio Canada.  Pour sa part, Barack Obama fait campagne à partir de thèmes proposés la semaine passée dans son Discours sur l’état de l’union.  Ce faisant, il profite du soutien involontaire d’un des conseillers de Mitt Romney, Robert Kagan, qui dénonce le “mythe” du déclin de l’Amérique dans son nouveau livre, The World America Made.

Écouter:  Romney l’emporte haut la main

À noter, le commentaire est improvisé à partir d’une série de questions et de réponses préparées la veille.  Ce texte écrit se trouve ci-dessous.

Lire:

le 1 février 2012

Pour mieux comprendre le déroulement des primaires à venir, consulter ce graphique du NY Times:  http://www.nytimes.com/interactive/2012/01/11/us/election-news/candidates-going-the-distance.html?ref=politics

 

 

February 1st, 2012

Voici le commentaire sur la politique américaine présenté le 29 février.  Avant d’en venir à la victoire de Mitt Romney, il s’agit de décrire le contexte politique:  la montée de Rick Santorum, puis sa gaffe– il expliquait son vote au sénat par la nécessité imposée aux membres de “l’équipe républicaine” — ce qui permit à Mitt Romney d’enchainer: mon équipe, c’est le peuple américain!

Ensuite, il s’agit d’analyser la force et la faiblesse de chacun des deux candidats.  Le paradoxe, c’est que dans les deux cas, leur force est aussi la racine de leur faiblesse:  le moralisme de Santorum, l’homme d’affaires froid qu’est Romney.

Enfin, il faut se demander pourquoi les questions dites “sociales” jouent un rôle si important alors qu’on pensait que l’élection tournerait autour de l’économie.  Il s’agit de la politisation de la vie privée, qui s’explique par le fait que la crise économique qui dure depuis 2008 est vécu comme une crise de “civilisation.”  D’autre part, la distinction entre le public– où la loi est la même pour tous– et le privé– où la loi doit être conforme à la conscience individuelle, tend à disparaître.  Ainsi Rick Santorum dénonce le fameux discours de John F. Kennedy, premier président catholique, qui insistait sur la distinction entre l’église et l’état; cette idée, dit Santorum, le “rend malade” et la lecture du discours de JFK “le faisait vomir”!

C’est aller très loin vers la droite de l’échiquier, au point que Jeb Bush, ancien gouverneur de la Floride, fils et frère de présidents, prévient:  “J’étais un conservateur.  Pourtant, je regarde les débats et sans avoir changé, c’est parfois troublant de voir les gens en appeler aux craintes et aux émotions au lieu de leur offrir une perspective, un horizon plus large”.  On comprend alors l’annonce de la modérée senatrice de Maine, Olympia Snowe, qu’elle ne se représente pas, malgré une victoire quasi assurée… Pour conclure, des perspectives sur le Super Mardi, où les divisions chez les républicaines vont perdurer et sans doute s’approfondir. Et, dans la version écrite (ci-jointe), quelques réflexions sur la candidature de Ron Paul (et l’avenir de son fils, le sénateur Rand Paul).

Écouter:  Une victoire cruciale (ou bien:  c’est bien meilleur le matin)

Lire:  Le 29 février 2012

Les primaires américaines se compliquent

January 24th, 2012

Publié dans Ouest-France le 24 janvier, ce petit texte analyse la victoire surprise de Newt Gingrich dans les primaires républicaines de la Caroline du sud.  L’analyse insiste aussi sur la complication qu’introduira le Discours sur l’état de l’union que prononcera ce soir Barack Obama.

On trouvera une analyse plus développée de ces complications dans mon commentaire hebdomadaire pour Radio Canada, émission “C’est meilleur le matin”, demain matin à 8h 37.

Lire:  Les primaires américaines se compliquent

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